lundi 21 janvier 2008

La classification décimale universelle : la CDU

  • Historique

La CDU a été créée par deux juristes belges, Paul Otlet et Henri La Fontaine. Le plus connu des deux est sans doute Paul Otlet, qui est l’un des fondateurs de la documentation (Traité de la documentation, 1934).

Dans les années 1890, ils conçoivent le projet d’établir sur fiches une bibliographie mondiale de tout le savoir humain grâce à une classification d’une grande précision fin de consigner également les articles, les brevets, les rapports.

En 1895, ils obtiennent de Melvil Dewey l’autorisation d’adapter, de traduire et plus tard de développer la classification mise au point par lui et que l’Europe vient de découvrir. La même année, ils créent à Bruxelles l’Institut International de Bibliographie (IIB), point de départ concret du projet.

Les deux hommes en viennent à établir un plan général de classement destiné à couvrir l’intégralité des connaissances et l’ensemble des publications. C’est ainsi que de 1899 à 1905, ils rédigent la première édition de la CDU, parue en français.

Celle-ci est adoptée dans le monde entier, spécialement pour les domaines scientifiques et techniques.

  • Mises à jour et éditions

La classification n’est pas figée. Si elle veut suivre le mouvement des connaissances, elle doit évacuer de ces tables des notions périmées et intégrer à son système de classement des notions nouvelles. La politique de révision de la CDU procède de ce principe et est assuré par la Fédération Internationale de Documentation. Il existe des éditions abrégées (la 7eme édition date de 2001), moyennes (2004), également un guide d’utilisation publié en 1995.

  • Principes

C’est une classification au sens strict : un plan de classement qui réunit et ordonne les connaissances.

C’est une classification universelle dans laquelle l’ensemble des connaissances est inclus.

C’est une classification décimale universelle, la notation reflète donc le principe de succession du général au particulier des connaissances humaines en dix grandes classes.

  • Les tables principales :
Classe 0 généralités

Classe 1 philosophie religion

Classe 2 religions

Classe 3 sciences sociales

Classe 4 provisoirement inoccupée

Classe 5 sciences exactes et naturelles

Classe 6 sciences appliquées-médecine- technologie

Classe 7 arts-divertissement-sports

Classe 8 littérature-linguistique-philologie

Classe 9 archéologie-géologie-géographie-histoire

Il existe des divisions communes aux classes :

Division commune de langues : symbolisée par = ex : 53=111 ouvrage de physique écrit en anglais. La langue française n’est généralement pas mentionnée car elle constitue le cas général.

Division commune de forme : symbolisée par (0) ex : 58(035) traité de botanique. Elle s’emploie si l'on veut distinguer sur les rayons les documents hors catégorie habituelle tels que les thèses, les rapports, les manuels, les dictionnaires.

Division commune de lieu : symbolisée par (…) ex : 75(44) la peinture française.

Division commune de temps : symbolisée par « » ex : 75 « 15 » la peinture au 16ème siècle

Les divisions analytiques

Elles divisent les classes principales, elles sont propres à une classe ou sous classe. Elles sont annoncées par O ou - : dans la classe 7, la division .033.5 gothique = 7.033.5 art gothique, 72.033.5 architecture gothique, 73.033.5 sculpture gothique

Les tables auxiliaires

Les 4 premières sont les plus utilisées

Lieu : symbolisé par (…) ex : 78 musique et 430 Allemagne = 78(430) musique allemande

Temps : symbolisé par « … » ex : « 17 » pour le 18ème siècle = 78«17» musique au 18ème siècle

Forme : symbolisée par (0…) ex : (03) dictionnaire = 78(03) dictionnaire de musique

Langue : symbolisée par = ex : =30 allemand = 78=30 ouvrage de musique écrit en allemand

Peuple : symbolisé par (=…) : société primitive, race blanche, hébreux, peuple indien…

Personne : symbolisée par -05 : enfant, personne âgée, fille, mère, gaucher, droitier, sourd, handicapé, travailleur militaire, écolier,…

Point de vue : symbolisé par .00 : recherche scientifique, point de vue économique, financier

Les signes :

Les tables auxiliaires comprennent également des signes d’agrégation, d’extension et de relation :

Signe d’addition + pour indiquer la présence, dans un document, de deux sujets différents mais reliés entre eux : 622+669 : industrie minière et métallurgique

Signe d’extension / pour indiquer la présence de plusieurs sujets traduits par des indices qui se suivent dans la classification, on indique le premier et le dernier : 57/59 : document qui comporte les notions de biologie, botanique et de zoologie.

Signe de relation : pour exprimer une relation générale entre deux notions. Les indices peuvent être issus de la même classe ou de classes différentes : 7 : 17 l’art dans ses rapports avec la morale

Ordre de succession des indices :

Indice principal Division analytique Point de vue Lieu Forme Langue Les tables auxiliaires de la CDU.

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